La Tunisie compte sur l’ingéniosité de ses ingénieurs Aymen Labidi novembre 11, 2022

La Tunisie compte sur l’ingéniosité de ses ingénieurs

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La Tunisie compte sur l'ingéniosité de ses ingénieurs

La Tunisie va bénéficier du transfert du savoir-faire français pour développer de nouveaux métiers, notamment dans les domaines des technologies de l’information et de la communication et de l’offshoring. Cela nécessite une réforme profonde de la formation des ingénieurs.

Les services liés aux technologies de l’information, le développement de logiciels et les services de télécommunications ont connu récemment une forte implication française, comme cela a été souligné lors du dernier forum organisé par l’UTICA et le MEDEF. La Tunisie souhaite, à travers ces partenariats, devenir une plateforme d’exportation de services à valeur ajoutée pour le Maghreb et le Moyen-Orient.

Résumé

Le projet d’e-gouvernement présenté par le représentant de Génitech France lors du forum s’inscrit dans ce cadre.

Génitech Tunisie y est présent depuis près d’un an. Il contribue au transfert de savoir-faire en matière d’e-gouvernement vers la Tunisie, renforce la formation des ingénieurs tunisiens et développe des partenariats avec des entreprises tunisiennes dans le domaine de l’e-gouvernement. L’objectif final est la création d’une plateforme de compétences en Tunisie qui permettra des exportations vers le Maghreb et le Moyen-Orient, a souligné le représentant.

Les entrepreneurs français, qui ont loué les avantages de ce partenariat renforcé par l’innovation et le développement technologique commun, ont souligné la question fondamentale de la formation pour la réussite des pôles de compétitivité.

En écho aux demandes des entrepreneurs, les décideurs des deux pays ont manifesté leur intérêt pour la professionnalisation de l’enseignement supérieur. Lazhar Bououni, ministre de l’Enseignement supérieur, a souligné que 2/3 des licences délivrées en Tunisie sont des licences professionnelles. Sans parler du développement des stages en entreprise grâce aux conventions signées avec plusieurs chambres de l’UTICA.

Son homologue française, Valérie Pécresse, abonde dans son sens en évoquant l’accord-cadre signé jeudi entre les deux ministères de l’Enseignement supérieur français et tunisien, qui prévoit la création de nouvelles formations professionnelles. Par ailleurs, 25 projets de licences professionnelles, fruit d’un partenariat franco-tunisien, devraient voir le jour en septembre prochain. Ils s’ajouteront aux 25 licences similaires créées en septembre 2008.

Le financement français pour la création de l’école nationale d’ingénieurs de Bizerte et le nouveau partenariat entre l’école tunisienne d’ingénieurs et l’école française de hautes technologies s’inscrivent dans le cadre de la professionnalisation de l’enseignement supérieur. La France soutient ainsi la Tunisie dans son ambition de doubler le nombre d’ingénieurs d’ici 2012.

Le secteur des services, créateur de richesses et générateur de croissance, semble être l’objectif central de la politique économique tunisienne. « Nos estimations, récemment mises à jour, prévoient une croissance du PIB de 4,5 % en 2009, grâce à une croissance de 6 % dans le secteur des services et de 2 % dans le secteur manufacturier », souligne le ministre du Commerce, Ridha Touiti.

Le ministre a évoqué les opportunités offertes dans le secteur des services en rapport avec les technologies de l’information et de la communication et l’offshoring, « ce qui convient à la structure du marché du travail, composé de diplômés ».

Dans ce contexte, Ridha Touiti a souligné que le plan de développement prévoit une croissance des investissements privés de l’ordre de 4,2 % en valeur constante et de 7,7 % en valeur actuelle.

Ceci est possible grâce aux investissements locaux, mais aussi aux investissements étrangers pour lesquels les prévisions pour 2009 reposent sur la mobilisation d’un volume d’environ 2 milliards de dinars tunisiens.

Ces investissements sont en mesure de stimuler le commerce extérieur, qui représente 46% du PIB tunisien. Quatre-vingt pour cent de nos exportations sont destinées au marché européen.

Mais en ces temps de crise, les voyants sont au rouge. Pour dire que ces nouveaux partenariats permettraient à la Tunisie de sortir la charrette de l’ornière, il faut faire un pas qui n’a pas encore été franchi.